Mawlid du Prophète Muhammad (PSL) de Médina Baye : Impact économique

Medina Baye

L’articulation de la dimension géopolitique est soutenue par une jonction primordialement socioéconomique et géoculturelle qui s'illustre de façon indéniable mais complexe. Les milliers de fidèles de tous les pays convergent chaque année à Kaolack, au moment du Mawlid du Prophète Muhammad (PSL) à Medina Baye, et constituent incontestablement un apport économique pour le Sénégal. Les tours opératoires et les agences de voyage gagnent des dividendes importants à cette occasion ainsi que les aéroports nationaux et ceux de départ. Sans compter les transporteurs de taxis, bus, cars et taxis clandestins ainsi que les motos « Djakarta » et charrettes, entre autres. 

A ceux-ci nous pouvons adjoindre sans risque les éleveurs, les marchands de bétails et de volailles ainsi que les pêcheurs, qui voient leurs chiffres d'affaires croitre significativement pendant ce temps fort commémoratif du Gamou de Medina Baye. Cette croissance d’activités s’applique aussi aux restaurants et boulangeries ainsi que les hôtels et les maisons d’hôtes. 

Globalement le Gamou de Medina Baye est incontestablement, au-delà d'être un simple événement religieux, en première et dernière instance un puissant vecteur de croissance économique en termes de grappe de convergence micro et macroéconomique dont les retombées sont mesurables afin d’en extirper la puissance réelle sous forme de soft power qui concourt au rayonnement international du Sénégal dans le concert des Nations.

Analyser l’impact économique du Gamou de Médina Baye, un évènement transnational, interroge plusieurs aspects des sciences humaines, économiques, financières. C’est une mission qui reviendrait à l’Etat du Sénégal, aux institutions financières, aux agences de développement, de projection et d’analyse stratégique ou encore à l’organisme de surveillance des activités de la Fayda. Il s’agira ici de décrire d’abord la réalité socioéconomique de la ville de Kaolack et sa région, puis la dimension économique du Gamou. Une projection basée d’une part sur la réalité du Mawlid de Médina Baye vécue par des acteurs du Gamou, des observateurs véridiques et d’autre part sur des données disparates sur le sujet, permet de donner des possibilités de croissance et des opportunités d’investissement liées à l’impact du Gamou de Médina Baye.

I. DIMENSIONS GEOCONOMIQUES DU GAMOU DE MEDINA BAYE

La région de Kaolack est une zone naturelle très riche. C’est un pays plat au relief monotone. Sa richesse repose principalement sur son sol et sous-sol. Son littoral ainsi que les villes et villages généralement situés près des cours d’eau sont caractérisés par la présence des tannes (terres salées). La région de Kaolack est restée longtemps un lieu de production agricole de diverses espèces vivrières dans un premier temps, dont en particulier le mil, le sorgho, le gros mil, les haricots ainsi que le maïs, l’arachide et le riz.

Avant l’indépendance du pays, cette région anciennement appelée le Sine-Saloum était le grenier des comptoirs de la côte, on y achetait surtout du mil et des bêtes de boucheries, des perles, des volailles, des animaux sur pieds, bœuf, chevaux, des peaux, des légumes et des fruits.

Figure 1 : Carte de la Région de Kaolack

Il existe également des industries huilières et salines, une chambre de commerce ainsi qu’un tribunal de première instance, une gouvernance, une préfecture, un bureau de douanes, un bureau de poste, un hôpital régional qui porte le nom du (El Hadji Ibrahima NIASS), deux commissariats de police, une brigade de gendarmerie, un camp militaire et divers services administratifs y sont représentés (travaux publics, trésors, assistance médicale, enseignement, agriculture, vétérinaires, etc…). L’évolution de la ville met en place une figure plus moderne dans tous les domaines d’activités.

La famille Niass, installée dans cette région depuis plus d’un siècle, d’abord à Niassène walo et Taïba, puis à Kaolack se répartirent dans les villes et villages du Saloum. Sous l’impulsion de El Hadji Abdoulaye Niass, cette famille de grands travailleurs, contribua à développer l’agriculture dans la région. Par ses pratiques agricoles, elle a occupé de grands domaines cultivables jusqu’aujourd’hui. Elle a participé fortement à l’aménagement culturel et à l’économie agricole de cette localité.

A partir de 1930, avec le leadership de El Hadji Ibrahima Niass, d’abord par ses disciples présents dans la région, puis par sa vision et son positionnement face à l’administration, la région de Kaolack développa des coopératives agricoles florissantes pour valoriser le travail agricole et autonomiser les paysans. Ainsi se mit en place un système agricole innovant qui permit à la population de vivre de leur travail. L’industrie et le commerce agroalimentaire se développèrent au niveau local et national. La zone de Kaolack, appelée bassin arachidier, constitua le premier pourvoyeur de produits agricoles du Sénégal.

2. REGARD GÉOÉCONOMIQUE

Le Gamou donne l’opportunité à tous les disciples de se rencontrer à Médina Baye. L’organisation de cet évènement est assurée par la Jamiyatou Ansaroudine. Elle fédère et coordonne la réalisation des activités du Gamou. D’une manière générale, la préparation du Gamou concerne les activités suivantes : Equipement et logistique, electricité, audiovisuel, tribune officielle, sécurité, culturel, communication, accueil et hébergement, protocole, santé (10 sites de consultation médicale gratuite), hygiène, Eau, symposium, le COMAF (Comité en charge des manifestations et activités de la Fayda), Finance et Divers. Chaque activité est gérée par un service. On note l’intervention de plusieurs associations dans l’exécution des activités du Gamou. Parmi elles on peut citer Baye Assistance Médicale (BAM), Wagne Bi, Croix rouge international, SOS Médecins, entre autres. Tous les services d’organisation sont administrés par le comité de direction de la Jamiyatou Ansaroudine.

L’Etat du Sénégal intervient dans l’organisation du Gamou de Médina Baye d’abord par la tenue de Comité régional de développement dirigé par le ministre de l’intérieur, de comité départemental de développement dirigé par le Gouverneur de région et le Préfet de département. Ensuite par un appui logistique et fonctionnel en assurant la fourniture d’eau, d’électricité, une couverture téléphonique et des forces régaliennes de sécurité de l’Etat. La police, la gendarmerie, les sapeurs pompiers, les services d’hygiène sont mobilisés lors du Gamou. De plus, le Président de la République fait une visite aux autorités de Médina Baye pour montrer le soutien de l’Etat du Sénégal à cet évènement. Plusieurs entreprises nationales et internationales interviennent dans le Gamou : SENELEC, SENEAU, SONATEL, Orange, Free, les entreprises hôtelières, les sociétés de location de voitures, de logements, les restaurants, les boulangeries, les boucheries, les tailleurs, les opérateurs de transfert d’argent, les commerces, etc. Ces entreprises font un investissement important pendant la période du Gamou et voient leurs chiffres d’affaires augmenter.

Le budget réel du Gamou est inconnu à nos jours. En 2021, la Jamiyatou Ansaroudine a dépensé prés de 60 millions FCFA[1] soit plus de 90 000 euros. Ce montant concerne le financement des activités structurelles du Gamou.

Le financement du Gamou est essentiellement participatif. Il provient des disciples et sympathisants qui donnent directement soit à la trésorerie de la fédération Jamiyatou Ansaroudine, soit au niveau de la section locale de la Jamiyatou Ansaroudine, soit auprès de leur association d’affiliation. Il existe un financement parallèle difficilement estimable. C’est celui des familles qui accueillent les pèlerins, leur donnent à manger et à boire. C’est aussi le financement des associations pour assurer leurs missions humanitaires sur le terrain du Gamou. Toutes ces associations travaillent dans une rigueur exceptionnelle et remarquable avec des budgets conséquents pour cette rencontre.

2. REGARD DU TOURISME RELIGIEUX

Basée à Kaolack dans la localité de Médina Baye, Cheikh al-Islam El Hadji Ibrahima Niass a établi un réseau transnational de disciples. Cela fait de Kaolack une ville internationalement connue et visitée.

L’attractivité religieuse exercée par Médina Baye sur une communauté nationale et internationale diversifiée donne à la cité religieuse l’occasion de nouer à travers le monde des réseaux d’interactions et de transactions et d’avoir des connectivités favorables au fonctionnement économique du territoire. Les transferts d’argent entre Médina Baye et la diaspora s’élevaient en 2014 à 4 milliards FCFA par an venant principalement du Nigéria, quelques pays du Golf , Europe et Amérique. Ces données justifient en partie la présence des institutions bancaires à Médina Baye : la CBAO, le Crédit Mutuel, La Poste, etc. Il en est de même pour les centres de transfert d’argent tel que Moneygram, Western Union, Wave, Orange Money entre autres.

Le dynamisme économique et financier de Kaolack est à son apogée lors du Gamou. Les pèlerins présents à l’occasion du Gamou apportent des denrées alimentaires ou d’autres biens et repartent souvent avec des produits finis préparés ou confectionnés à Médina Baye, ou dans d’autres localités du Sénégal. Ce tableau ci-dessous met en évidence ce phénomène.

Tableau 1 : Principaux pays présents et produits d’importation et d’exportation les plus courants

#

Pays

Importation à Medina Baye

Exportation de Medina Baye

1

Nigéria

Broderies, bazin, téléphones mobiles

Habits cousus

2

Arabie Saoudite

Dattes

 

3

Bénin

Tissus wax

Habits cousus, chaussures locales

4

Burkina Fasso

Peaux de bêtes, viande séchée

Habits cousus, chaussures locales, pattes d’arachide, bissap

5

Cameroun

Tissus wax, pagnes

Habits cousus, bissap

6

Gambie

Tissus

 

7

Ghana

Tissus wax, pagnes

Habits cousus, chaussures locales

8

Mali

Tissus thioub, karité

Habits cousus

9

Mauritanie

Tissus meulfeu, bazin, perles, chapelets, dattes

Habits cousus, aliment de bétail

10

Niger

Viande séchée, peaux de bêtes

Habits cousus, chaussures locales

11

Palestine

Dattes

 

12

Soudan

Nattes

Habits cousus, chaussures locales

13

Togo

Tissus Wax

Habits cousus, chaussures locales, bissap, fruits de baobab

Source : chambre de commerce de Kaolack

Ces échanges de biens commerciaux sont à comparer aux foires et salons internationaux des pays occidentaux. La prospérité du commerce est attestée par l’importance des équipements commerciaux constitués d’un marché central, 8 marchés de quartiers, 2 gares routières, un abattoir, 20 rues commerçantes, 3 principaux hôtels et 2 motels et appartements Airbnb à louer. Le marché central, situé dans le quartier de Léona, compte 560 souks, 188 cantines, 2630 occupants du domaine public et 504 occupants de la voie publique.

Figure 2 : Diagramme des flux du territoire religieux de Medina Baye

La population de Médina Baye est fidèle à la renommée mondiale du Sénégal connue comme pays de la « TERANGA » (hospitalité, ndlr) comme l’enseigne le Coran : « Dites : "Nous croyons en Dieu, à 

ce qui est descendu vers nous, à ce qui est descendu vers Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons aucune distinction entre eux, et à Lui nous sommes soumis » S2v136.

Toutes les maisons Kaolackoises accueillent des invités durant le Gamou. Ce phénomène rend prospère l’économie et la consommation locales de façon substantielle durant la période du Gamou. Si nous prenons l’exemple que chaque foyer fait honneur à ses invités avec l’offrande d’un mouton ou d’un bœuf, le marché de ce secteur de cheptel doit avoisiner des centaines de millions de FCFA durant ce mois béni (aucune donnée référencée à ce jour).

II. Impact financier du Mawlid du Prophète à Médina Baye

Les outils statistiques de comptage utilisés dans les manifestations de masse peuvent être convenablement utilisés ici pour estimer le nombre de personnes présentes au Mawlid du Prophète Muhammad (PSL) à Médina Baye. Aussi, serait-il opportun d’appliquer les méthodes de sondage et d’enquête en population pour estimer le coût des dépenses effectuées par les pèlerins et les familles d’accueil pendant le Mawlid à Médina Baye. Cela permettrait d’estimer les recettes provoquées par l’évènement du Gamou de Médina Baye. Il serait nécessaire d’ajuster ces données sur deux paramètres importants :

  1. La ville de Kaolack abrite plusieurs lieux de Gamou en plus de Médina Baye. On peut citer le quartier Léona Niassène, quartier où habitait El Hadji Abdoulaye Niass (père de Baye) et où se réside encore sa famille, le quartier Kanène affilié à la ville de Tivaoune, et dans d’autres localités de la région et du Sénégal.
  2. Le sens de l’altérité fort exprimé pendant le Mawlid par les familles, les habitants et les notables religieux. Ces personnes donnent sans compter. Elles ne portent pas d’intérêt personnel sur leurs dépenses pendant cette période au point qu’il est difficile d’avoir une information précise sur les montants dépensés. Tout étant fait pour l’amour du Prophète Muhammad (PSL).

Si on fait une projection en utilisant les chiffres connus et publiés du nombre de personnes fréquentant le Gamou et du nombre de disciples affiliés à Cheikh Ibrahima Niass, on constate une évolution nette. En 1953, c’est-à-dire environ 20 ans après l’apparition de la Fayda, on estimait que 30 000 personnes de plusieurs nationalités fréquentaient le Gamou de Médina Baye[1] avec environ plus de 100 000 disciples à travers le monde. En 2010, c’est-à-dire environ 80 ans après la déclaration de la Fayda, on estime le nombre de disciples à 200 millions dans le monde[2]. Parmi ces disciples, on peut considérer que le Mawlid de Médina Baye en mobiliserait 60 millions à travers le monde.

Si chaque personne participe à 1€ symbolique pour le Gamou, on estimerait que  60 millions d’euros (3 936 085 164 FCFA) seraient mobilisés dans le Gamou. Ce montant est à considérer dans la participation des disciples et sympathisants soit par les cotisations, soit par le soutien aux familles et aux bénévoles pour le Gamou, soit par la participation à l’organisation de Mawlid du Prophète au niveau local. A cette mobilisation financière, il faut ajouter les dépenses faites par les personnes qui vont célébrer le Mawlid à Médina Baye. A ce niveau et à titre indicatif, si on considère que chaque pèlerin dépenserait à minima pour son hébergement, son repas et une connexion internet pendant son séjour à Médina Baye.

Dans le cadre de cette analyse, en partant sur une fréquentation d’1 million de pèlerins à Médina Baye le jour du Mawlid, si on considère que chaque pèlerin consommerait au moins 1 repas pendant son séjour à Médina Baye. En considérant le prix d’un repas à 2000 FCFA[3], le montant des repas consommés par les pèlerins s’élèverait à 2 milliard de FCFA soit 3 063 890 €.

Dans un monde connecté, le système de communication très performant avec le développement de réseaux sociaux, l’accès internet est un besoin essentiel pour les pèlerins. La consommation dans ce secteur est mal évaluée pendant le Gamou. Il est claire que le Gamou de Médina Baye apporte une surconsommation de la connexion internet que bénéficie les opérateurs de la téléphonie. Si chaque pèlerin achète au moins 2 000 FCFA de connexion téléphonique, le montant dépensé en téléphonie s’élèverait à 2 milliard de FCFA soit environ 3 063 890 €.

Sur la base des projections émises, on estime que l’impact financier du Gamou de Médina Baye s’élèverait au minimum à 4 338 076 230 FCFA soit 66 127 780 € par an. Ce montant ne prend pas en compte les coûts de voyage et de l’hébergement hôtelier difficile à estimer du fait de la diversité des moyens d’hébergement. Toutefois, il est important de noté que les hôtels sont pleins au moins 15 jours avant le jour du Mawlid.

Il est important voire nécessaire de faire des études sur le sujet et de mettre en place un système statistique de suivi du Gamou.

                    1. Attractivité économique de Médina Baye

L’impact du Gamou de Médina Baye se mesure aussi sur l’attractivité de la cité religieuse et les évènements annexes. On peut noter la célébration du jour anniversaire du baptême du Prophéte Muhammad (PSL), les visites pieuses (ziarra) des disciples au Mausolée de Cheikh Ibrahima Niass, les pèlerinages des disciples pour assister aux 10 derniers jours du Ramadan à Médina Baye. A ces visites pieuses on peut ajouter la grande ziarra de Baye Niasse qui a mobilisée plus de 200 000 000 FCFA (303 370 €) en 2021, la Ziarra « Dougoub[4] » qui avoisinerait environ 130 000 000 FCFA (197 191 €) en 2021. Les différentes ziara accordées à la famille de Baye Niass partout dans le monde.

Tableau 2 : Estimation de l’impact financier du Mawlid de Médina Baye, octobre 2022

 

Mawlid Médina Baye

Grande Ziarra Baye Niasse

Ziarra Dougoub

Total

Montant en FCFA

4 338 076 230

200 000 000

130 000 000

4 668 076 230

Montant en €

66127780 €

303370 €

197191 €

66628341 €

Montant en $

64863142 $

297841 $

193596 $

65354579 $

On note aussi le Gamou de Taïba qui célèbre la naissance de Cheikh Ibrahima Niass. Cet évènement grandit d’année en année et mobilise d’avantage de personnes et de budget. Le Gamou du Nigéria qui mobilise 7 millions de personnes et un flux financier très important. L’agenda de la Fayda est également animé par d’autres célébrations de Mawlid du Prophète Muhammad (PSL) au Sénégal et partout où est présente la Jamiyatou Ansaroudine.

Le Mawlid du Prophète Muhammad (PSL) à Médina Baye est un évènement de dimension internationale qui a un impact considérable sur l’économie du monde. Les chiffres énoncés ici sont à titre indicatif pour mieux appréhender l’impact économique du Gamou de Médina Baye. Ils interrogent de manière aigue le besoin d’étude sur le sujet. En attendant, la fédération Jamiyatou Ansaroudine devrait s’intéresser d’avantage aux statistiques du Gamou. Ils permettront de mieux communiquer sur le Gamou et d’asseoir son leadership dans le concert des organisations non gouvernementales de dimensions internationales et d’ériger Médina Baye et la ville de Kaolack à la dimension des villes internationales à visiter.

                       2. Potentiels financiers du Gamou de Médina Baye

Le Gamou de Médina Baye offre un potentiel financier important et appelle les investisseurs à s’y intéresser. D’abord le développement de la ville nécessite des infrastructures adaptées. Les services sociaux de base, la sécurité, l’assainissement doivent être assurés par l’Etat. De même l’Etat doit promouvoir les services administratifs dans la région. Cela met la ville en phase avec son besoin de se développer. Il offre une assurance à la ville et met en confiance les investisseurs pour venir à Kaolack et sa région. C’est une zone fertile qui appelle à se développer.

A l’image de La Mecque et de Médine (en Arabie Saoudite), de Fez (au Maroc où se trouve la Zawiya de Cheikh Ahmad Tidjane Chérif), Médina Baye et la Ville de Kaolack devraient bénéficier de l’attention de l’Etat du Sénégal pour assurer le développement d’infrastructures portuaire,  aéroportuaire, routière et hôtelière.

Les autorités de la ville de Kaolack doivent promouvoir le développement de la ville en négociant et facilitant l’installation des investisseurs dans la ville. Les autorités de Médina Baye devraient prendre l’initiative de favoriser la visibilité et l’accessibilité de la ville en entreprenant des partenariats avec la ville de Kaolack, l’Etat du Sénégal et les investisseurs.

                                3. Vue d’ensemble du développement de la région de Kaolack

Au niveau démographique, la population de la région de Kaolack a un taux de croissance plus élevé qu’au niveau national (3,30% contre 3,07% en 1988 et 3,10% contre 2,79% en 2019) comme le montre le tableau 1 et le graphique 1. Cette évolution croissante indique aussi une population active jeune et un potentiel de développement important de cette région.

Tableau 3 : Evolution de la population de la région de Kaolack comparée à celles du Sénégal et du monde

Année

Population

Kaolack

Taux de croissance

Population
Sénégal

Taux de croissance

Population
Monde

Taux de croissance

1976

38 746

 

5,06 millions

2,59 %

4.135 milliards

1,80 %

1988

540 388

3,3%

7,09 millions

3,07 %

5.101 milliards

1,77 %

2002

716 574

2%

10,28 millions

2,47 %

6.273 milliards

1,28 %

2017

1,09 million

3,1%

15,42 millions

2,84 %

7.519 milliards

1,15 %

2018

1,12 million

3,1%

15,85 millions

2,82 %

7.603 milliards

1,11 %

2019

1,16 million

3,1%

16,30 millions

2,79 %

7.684 milliards

1,07 %

Graphique 1 : Evolution comparée du taux de croissance de la population de la région de Kaolack, du Sénégal et du monde.

Figure 3 : Évolution urbaine de Kaolack

Cette image économique dynamise un pays. Tous les Gamous organisés à Kaolack ou ailleurs sont la preuve avec le partage de la connaissance, des biens matériels/commerciaux et également des échanges immatériels (exemple : l’amour, la bonne volonté, la solidarité, l’intention, la baraqa…) inestimables ont un impact sur le développement du pèlerin et de son environnement.

La ville de Kaolack est un carrefour national et international du trafic terrestre. Elle se trouve au centre du Sénégal et relie le Nord au Sud et à l’Est du pays. Elle relie aussi Dakar, la capitale du Sénégal avec son port le plus important de l’Afrique de l’ouest, à la Gambie, le Mali, la République de Guinée et la Guinée Bissau.

 
 


Figure 4 : Carte de Kaolack (Médina Baye – Nord-Est)

La collecte sous forme de don (Idaya don spirituel) n’a pas vocation à assurr un financement de projets de développement[1]. C’est un système d’aide, de solidarité sociale nécessaire voir indispensable de la société. Il promeut l’entraide, la fraternité et la solidarité. Pour instaurer une stratégie de développement, il faut des projets structurels et structurants avec un financement structurel.

Le Fonds Médina Baye créé en 1973 par Cheikh Ibbrahima NIASS et renouvelé par son Khalif Cheikh Ahmad Tidiane NIASS en 2017 est un fonds financé par les donateurs disciples et sympathisants de Baye Niasse. Ce fonds est destiné à financer les projets de la Fayda en général et de Médina Baye en particulier. C’est un levier important de développement de la Fayda.

 

[1] FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

[2] Chiffre rapporté par Dr Ahmad Boucar Niang lors d’un entretien le 08 septembre 2022 à Margency (région Parisienne)

[3] Dans l’exégèse du livre de Ruhul Adab, la version de la Zawiya Madinatoul Houda de Dakar sous la direction de Cheikh Ibrahima Abdallah Sall (que l’agrément d’Allah soit sur lui), l’introduction souligne que : « Le Cheikh Al-Islam El Hadji Ibrahima Niass, est le maitre spirituel de plus de deux cents millions (200 000 000) de disciples disséminés dans le monde. » Ce chiffre est annoncé aussi par les câbles diplomatiques de Wikileaks.

[4] Montant estimé pour le prix d’un repas au Sénégal par l’ONG Assidqi Wa Sadiqin à l’occasion de l’Aïd al-Fitr de 2022.

[5] Ziarra organisée à la fin de la récolte des cultures vivrières des paysans pour leur permettre de venir faire leur visite pieuse

[6] Extrait de la conclusion de la conférence animée par Oustaz Ibrahim Mahmoud Diop, un professeur d’économie à l’université Paris 13 et un prêtre de l’église catholique organisé par la Fédération Ansaroudine France en 2010 à Colombes, France